Lorsque j’accompagne un auteur dans l’écriture de son livre, je lui demande souvent, dès la première séance, de se poser chaque jour avec l’intention d’écrire, même si c’est pour ne finalement sortir que trois mots. Est-ce que c’est un conseil utile ou contre-productif ? Difficile à dire. Certains me diront plus tard que ça leur a été très bénéfique, d’autres que quand ça veut pas, ça veut pas. Et moi dans tout ça ?
A vrai dire, l’été touche à sa fin et je me suis assise très souvent avec mon carnet à portée de mains, pour la plupart du temps ne sortir que quelques phrases sans intérêt. Bon, je n’ai pas de projet de livre en cours, alors ça n’avait pas de conséquences, à part une certaine frustration liée au fait que la période estivale me laissait largement le temps d’écrire. Pour une fois !
Finalement, depuis quelques jours, je me suis attelée à la correction d’un texte poétique, pour un auteur. Un texte puissant et beau, que j’ai hâte de faire découvrir. Et c’est à ce moment précis, alors que mon esprit était occupé à autre chose, que l’inspiration, comme on l’appelle, a décidé de ramener sa fraise. Alors me voilà à écrire des textes, tous azimuts, entre deux poèmes d’une autre main… Non mais vous y croyez, vous ? C’est quand même tout un monde !
Frustration là encore ?
Et si, comme l’amour, l’inspiration ne pointait le bout de son nez que quand on cessait de la chercher ? Et si la volonté et le temps n’étaient pas des gages de réussite ? Et si, chez moi en tout cas (puisque chacun a son propre fonctionnement), elle n’était à son apogée que dans les interstices d’autres activités ? Et s’il fallait apprendre, encore et encore, à se laisser porter ?
Pas de réponse toute faite cette fois non plus, car l’essentiel c’est de se laisser guider !